Catégories
Carnet de route Chroniques Les Actus

Après, partie 4

lectures

 

Partie 1
Partie 2
Partie 3

Derrière le bâtiment, Fritz et Adrian avancent prudemment, restant à couvert des voitures stationnées dans le parking du complexe administratif. La dernière voiture de la rangée se trouvant être un gros pick-up, Fritz fait signe à Adrian qu’ils s’arrêteront juste à son niveau. Tous les sens en alerte, Adrian fixe du regard le mur de l’immeuble en priant pour que la porte soit toujours fermée. Pour ne pas se retrouver enfermé dehors, il avait bloqué le pêne avec un morceau de sa carte de bibliothèque, puis poussé la porte au maximum pour qu’elle ait bien l’air fermée au premier regard.

Un dernier pas derrière la Chevrolet Silverado et les deux garçons aperçoivent la porte blindée vers laquelle ils progressent.
Les nerfs à fleur de peau, Adrian sent son sang se glacer dans les veines. Des morceaux de bois fracassés sont éparpillés devant la porte, pourtant fermée.
D’un geste bref, il attrape le bas de la veste militaire de son compagnon.

« Y’avait rien devant la porte, tout à l’heure », murmure-t’il dans un souffle.
« Reste ici. »

Fritz finit de contourner la Chevrolet et avance de quelques mètres à découvert. A leur droite, un grillage sépare le parking du complexe administratif de la cour du lycée voisin. Un étroit sentier longe le grillage au pied de l’immeuble dans le sous-sol duquel la jeune fille est retranchée, vers la façade de l’immeuble dans la rue principale.

Derrière eux, le mur d’une usine abandonnée, uniquement percé de fenêtres étroites, très haut placées.

A première vue, le grillage du lycée est intact, et haut de plus de deux mètres cinquante, relativement difficile à franchir.
Le danger ne devrait pouvoir venir que du sentier à droite de l’immeuble ou, à gauche, de l’entrée du parking par laquelle ils sont eux-mêmes arrivés.
De ce côté de l’immeuble, la seule ouverture au rez-de-chaussée est cette porte blindée. De l’endroit où ils se trouvent, impossible de savoir si le mécanisme de verrouillage est enclenché ou toujours bloqué par le dispositif d’Adrian.

Fritz revient sur ses pas vers le jeune garçon.

« Je vais aller voir si c’est ouvert, tu me couvres. »

Un frisson parcourt le dos d’Adrian. Ça y est, il est dedans jusqu’au cou. D’un geste presque imperceptible du menton, il fait signe à Fritz qu’il est d’accord, puis se place accroupi derrière le pneu arrière droit du pick-up.

Le jumeau blond se met en marche, concentré, attentif au moindre bruit suspect. Dans la ville désertée, plus de bruits de moteur, de radios ou de voix humaines. Un silence uniquement parsemé de couinements de rats ou du son étouffé des pas des chiens errants.

***

Un zombie avec une idée, ça ne se croise pas à tous les coins de salle de bains. Disons que celui-là était un zombie un peu hors normes, premier de sa promo et tout ça…
Penché devant l’ouverture qu’il vient de se ménager, le zombie essaye de passer la tête la première, mais ses bras englués dans son dos le retiennent. La substance rose semble s’être collée dans les restes d’encadrement de la fenêtre brisée.

Enragé, le monstre force en poussant de la pointe de ses pieds sur le trottoir. Centimètre après centimètre, il progresse néanmoins vers l’intérieur, quand soudain, le cadre de la fenêtre s’arrache du mur, permettant au zombie de s’affaler à l’intérieur de la pièce dans un tas informe de membres emmêlés. Comble de la malchance, un morceau de l’armature métallique de la fenêtre est resté accroché au mur, retenant le zombie prisonnier du cadre, comme enchaîné au mur.

Lina a retenu un hurlement en voyant dégringoler le zombie et sa fenêtre. L’horreur et l’incrédulité se mélangent dans sa tête alors qu’elle se lève d’un bond de son recoin, la lunette des WC brandie devant elle.

Une voix se fait entendre depuis la rue.

« Ça va là-dedans ? »

Un visage blond apparaît alors dans l’encadrement brisé. Jeune, l’air espiègle, et surtout, vivant !!!
Lina essaye de lui répondre mais seul un couinement faible sort de sa gorge sèche.
Elle retente, plus fort cette fois.

« Ici !! Je suis là ! »

En dessous de Niek, le zombie remue fortement, essayant de se libérer de la carcasse fracassée du soupirail. N’y voyant pas là de danger immédiat, le jeune homme observe Lina, la première fille qu’il ait l’occasion de voir depuis l’évacuation de la ville des semaines plus tôt. Et quelle douce jeune fille !

Châtain, les yeux marron, le teint légèrement mat, les traits fins, et une silhouette élancée, Lina semblerait presque sortie d’un catalogue de mode, si on pouvait oublier ses vêtements tâchés et poussiéreux, son manteau déchiré, et ses cheveux emmêlés…

Niek s’arrache à sa contemplation en voyant le zombie se redresser sur les genoux. Il est temps de réagir.

Avant qu’il ait esquissé le moindre geste, la pas-si-douce jeune fille le devance en se jetant sur le monstre avec son arme improvisée. La peur, l’angoisse, le stress et la rage contenue pendant ces longues heures se déversent alors tous en même temps, et la jeune fille frappe à coup répétés sur la tête déjà cabossée du zombie.
Interloqué, Niek n’a pas le temps d’intervenir et ne peut qu’observer la scène.

Après des secondes qui lui paraissent des heures, les mouvements de Lina faiblissent, le geste devient moins tranchant, Niek devine la fatigue qui la gagne et l’adrénaline qui redescend. Et le zombie n’est pas hors-jeu…

 

A suivre

Catégories
Carnet de route Chroniques Les Actus

Après, partie 3

lectures

 

Partie 1
Partie 2

Un sifflement à peine perceptible lui fait tourner la tête. Fritz, accroupi à l’angle de la ruelle, lui fait signe d’un pouce levé. Tout semble OK. A pas légers, Niek et Adrian rejoignent leur compagnon et jettent un œil à l’immeuble où la jeune fille se terre. Le zombie est toujours à l’œuvre, abattant avec une régularité mécanique un morceau de panneau indicateur sur le soupirail grillagé. Aucun autre zombie en vue, malgré le bruit incessant qui aurait dû en attirer plus d’un…

Les nerfs à vif, Adrian regarde sans cesse autour de lui, à l’affût du moindre mouvement. Rien. Il reporte son attention sur leur cible. Pour un zombie, celui-là est relativement « frais », les seuls signes de putréfaction perceptibles à cette distance étant la couleur grisâtre de sa peau et les cheveux absents par poignées. C’est la première occasion qu’Adrian a de détailler le monstre. Il remarque avec surprise les baskets de skate violettes, le jean de bonne qualité et le sweat à capuche de la chose. Déglutissant avec difficulté, il réalise que ce truc devait avoir moins de vingt-cinq ans à tout casser, et refuse de laisser ses pensées aller plus loin.

Alors qu’Adrian est plongé dans cette contemplation, les jumeaux n’ont pas perdu leur temps. Discrètement, chacun d’eux a ouvert son sac et commencé à en extraire des objets divers.

Rapidement, deux tas se distinguent : objets à lancer, lames et armes à feu longue distance. Ebahi, l’adolescent se retrouve bientôt devant ce qui s’apparente au butin d’un cambriolage d’armurerie. Fusils, armes de poing, grenades, couteaux et lames diverses, tout y est. Les jumeaux ne perdent pas une seconde et sont déjà en train de ranger ce qu’ils n’ont pas sélectionné. Il leur reste en main de curieux objets sphériques, lisses et mats, d’un noir profond.

Adrian remarque alors les couteaux glissés dans les poches de leurs pantalons, et les espèces de mitraillettes passées en bandoulière… Tout sourire, Niek lui tend un énorme pistolet noir mat, comme il lui aurait donné un ballon Mickey. Perplexe, Adrian se retrouve à tenir l’objet maladroitement, incertain de son utilisation.
Dans une tentative d’humour, il sourit faiblement au jeune homme.

« C’est livré avec le mode d’emploi ? »

Niek se retourne alors vers son frère et lui lance, narquois :

« J’crois qu’il a jamais vu un Desert Eagle… »

***

Avec un craquement sec, les charnières du soupirail se brisent et une pluie de verre brisé tombe sur le lavabo en dessous. Pendant un bref instant, Lina n’entend plus le zombie. Elle hésite à pousser le lave-linge pour fuir à travers le sous-sol, mais n’est-il pas trop tard ? Pour atteindre la porte il faudrait qu’elle se place juste sous l’ouverture dégagée par son poursuivant… Sans compter qu’elle devrait alors y tourner le dos pour pousser l’encombrante machine.

En quelques secondes, elle repousse ce choix et essaye de se tenir prête à se défendre. Accroupie dans son recoin, la lunette des toilettes en bouclier devant elle, elle attend.

Une ombre passe et repasse devant l’étroite ouverture. Pourtant, rien ne se passe. Aucun signe visible du monstre. La jeune fille retient son souffle, tiraillée entre la terreur et l’envie d’en finir avec ce cauchemar.

***

Adrian termine son dessin au charbon sur le trottoir et montre aux jumeaux la configuration de la pièce.

« Et ici, on a poussé une machine à laver pour bloquer la porte. A priori, Lina devrait se trouver là. »

Il désigne un angle de la salle de bains avec son morceau de bois brûlé.

« OK Gamin, on fait comme on a dit, tu pars avec Fritz pour sécuriser la sortie, moi j’m’occupe du bestiau par dehors. »

Ledit Fritz n’a pas l’air ravi de ce partage des tâches, mais il ramasse tout de même son sac et se dirige vers la porte blindée en s’assurant d’être suivi par l’adolescent. Ils disparaissent très vite à l’angle du bâtiment.

Niek s’assure que son sac à lui est bien calé derrière la poubelle, et commence à avancer vers l’autre côté de la rue.

Entre-temps, la situation a changé. Le zombie a lâché son panneau de signalisation et se tient à genoux devant le soupirail. Pourtant, il ne semble pas pressé d’y entrer. Il penche la tête de droite à gauche et tient ses mains légèrement écartées devant lui, comme s’il berçait un enfant invisible. A pas de loup, Niek s’approche à quelques pas de sa cible et serre dans sa main droite la petite sphère d’acier.

« Clic. »

Au moment de lancer l’objet, le jeune homme comprend enfin l’attitude du monstre. Il ne prie pas, comme Niek l’avait cru au départ avec perplexité, il mesure ! Depuis plusieurs minutes, il estime ses chances de passer à travers l’ouverture mais ne semble pas convaincu.

« Un zombie prudent ! On aura tout vu ! », pense Niek en lançant sa grenade. L’objet sphérique décrit une courbe dans les airs et vient s’écraser sur le dos du zombie, répandant une épaisse matière rose bubble-gum qui mousse et s’étend rapidement à tout son dos. Surpris, le monstre redresse la tête et tente de comprendre ce qui vient d’arriver. En essayant de retirer l’objet qui l’a percuté, sa main gauche vient se coller dans la matière visqueuse. Passablement énervé, le zombie se secoue en tous sens pour tenter de se dégager. Dans un horrible bruit de succion, son bras se détache alors au niveau du coude, restant pendu dans son dos…

Pas guéri par cette première expérience, il tente alors de détacher son bras gauche avec son bras droit… Qui se prend aussitôt lui aussi dans la matière collante. Furieux à présent, le zombie secoue alors d’un coup sec son épaule droite, qui cède à son tour dans un affreux bruit mouillé.

Un instant déstabilisé, il lui vient alors une illumination ! Avec une épaule en moins, ne pourrait-il pas tenter de passer par le soupirail ?

 

Partie 4

Catégories
Carnet de route Chroniques Les Actus

Après, partie 2

lectures

 

Partie 1

 

A première vue, la ruelle semblait déserte. Depuis que les chats errants avaient disparu de la ville, les seuls êtres vivants à écumer les rues étaient quelques bataillons de rats ou çà et là un chien famélique, mais celle-ci semblait sûre. Pour le moment.

Adrian jeta un regard derrière son épaule, et resta un moment stupéfait. Personne. Puis un mouvement derrière la poubelle lui apprit qu’ils étaient bien toujours à sa suite.

Quelle chance de tomber sur eux dans les sous-sols du centre commercial ! Il y avait encore quelques semaines, il les aurait fui, préférant éviter les ennuis. Mais à présent que tous ses repères avaient été bouleversés, le jeune garçon s’était dit en les voyant qu’il n’avait jamais été aussi heureux de tomber sur des marginaux. Niek et Frits, des jumeaux d’origine néerlandaise, lui avaient paru parfaitement à leur aise dans la galerie marchande dévastée.

Assis sur une fontaine hors service, des bouteilles de bière à la main, ils s’amusaient à shooter des rats au lance-pierres. Quand ils l’avaient aperçu, il avait remarqué leur surprise, vite dissimulée. Un adolescent seul et armé d’une simple barre métallique, ça ne courait plus les rues ces derniers temps.

Intrigués, ils l’avaient laissé approcher en silence, cessant pour un instant leur jeu de tir.

« Salut… »

Que dit un survivant à un autre survivant quand l’univers est devenu un champ de ruines ? Sûrement pas « ça va ? » ou « Quoi de neuf ? »… Même demander une cigarette lui aurait semblé déplacé, quoiqu’à la réflexion, si quelqu’un dans cette ville avait encore du tabac, ce devait être ces deux-là.

Adrian était donc resté muet à les observer, envahi de sensations mêlées. Soulagement de n’être plus seul, terreur en pensant à Lina enfermée à des kilomètres de là avec un zombie à ses trousses, épuisement d’avoir couru dans toute la ville en évitant le moindre endroit inquiétant… Lina !! Il y avait urgence, il fallait qu’il se ressaisisse. Il avait alors tenté le tout pour le tout.

« J’ai besoin d’aide, les gars. »

Puis les mots s’étaient bousculés en panique, désordonnés et mélangés, le toit de leur abri qui s’était effondré, les forçant à sortir en pleine nuit, les trois zombies qui les avaient pris en chasse, la chance inespérée quand deux d’entre eux s’étaient volatilisés dans une ruelle adjacente, la découverte de cette porte métallique blindée qu’ils avaient pu refermer derrière eux, puis le silence et l’obscurité d’un sous-sol immense, ancien parking d’un immeuble de bureaux et loge d’un gardien sans doute, puisqu’ils étaient tombés finalement sur cette salle de bains rassurante, équipée pour seule ouverture d’une porte qu’ils avaient barricadée et d’un soupirail étroit et grillagé.

En quelques mots et sans reprendre son souffle, Adrian leur avait expliqué toute la situation, et les jumeaux avaient paru ravis. Frits avait bondi sur ses pieds, attrapé un gros sac de sport bien rempli et tendu une main à Adrian.

« On est avec toi, p’tit gars. Puisqu’y’a urgence, faut pas traîner. On te suit ! »

Niek avait alors poussé un hululement, sorte de cri de guerre, et enfilé un sac à dos au moins aussi lourd que le sac de son frère avant de s’élancer à leur suite.

A présent qu’ils approchaient de l’immeuble où Lina les attendait, Adrian sentait son pouls s’affoler. La main crispée dans sa poche sur son téléphone portable, il imaginait en mémoire le beau visage de la jeune fille, ses grands yeux noirs emplis d’inquiétude.

Pourvu qu’il soit encore temps !

 

Partie 3

Catégories
Carnet de route Chroniques

Après, partie 1

lectures

 

Un bref silence, puis le grattement reprend. Insistant, régulier, comme… mécanique. Recroquevillée dans le coin le plus éloigné de la fenêtre, Lina frissonne. Elle resserre les pants de son manteau déchiré contre ses genoux, et soupire profondément. Un centième regard vers l’écran de son portable lui apprend qu’Adrian n’a toujours pas tenté de la joindre. Parti depuis ce qui lui semble des heures, le jeune garçon n’a peut-être pas pu trouver d’aide. Peut-être même… Non ! Lina ferme les yeux et serre les poings contre ses paupières. Ne pas imaginer le pire, ne pas laisser ses pensées angoissées effilocher le peu de courage qu’il lui reste. Adrian est rusé, rapide et habitué à la vie dans la rue. Il sait être prudent, il… n’a que quatorze ans. Et Dieu seul sait combien de ces choses parcourent les rues de la ville abandonnée.

En à peine quelques jours, la ville entière et ses environs ont cessé de respirer. Heure après heure, les habitants ont évacué, emportant avec eux le peu de choses qu’ils pouvaient transporter. Les rues encombrées de véhicules abandonnés semblent n’attendre qu’un signal pour revenir à la vie. Même les pillards ont fini par partir. Les vitrines brisées des commerces s’ouvrent sur des espaces saccagés, des étagères renversées, et une odeur, une odeur si nauséabonde que Lina ne se souvient pas d’en avoir connu de telle avant. Une seule espèce se réjouit de son nouvel environnement.
Les rats, par milliers, ont envahi la ville, sortant comme par magie de tous les recoins.
Avant, Lina adorait les rats. Elle en avait même eu un à quinze ans, un joli rat blanc qu’elle avait en quelque sorte imposé à ses parents, avec sa cage immense et tous ses accessoires.
Avant, elle trouvait si jolies leurs petites pattes roses, et leurs attitudes. Elle adorait regarder Archimède grignoter une graine, assis sur ses pattes arrières comme un petit écureuil.

Le son cristallin de son portable la sort brusquement de ses pensées. Réglé au minimum pour éviter d’attirer l’attention, l’appareil n’émet qu’un faible son, mais Lina sursaute et regarde avidement l’écran.

« J ARIV AI TROUVE 2 L AIDE TIEN BON LINA !! »

Les battements affolés de son cœur peinent à ralentir, et pourtant le soulagement l’envahit. Adrian n’est pas… Il va bien, il a toujours son portable et il a trouvé de l’aide !
Un craquement sec du côté de la fenêtre relance la course effrénée dans sa poitrine. Le chambranle commence à céder, du plâtre tombe par petits morceaux sur le lavabo en dessous. Se redressant d’un bond, Lina cherche du regard une arme pour se défendre. La salle de bain où ils s’étaient réfugiés plusieurs heures plus tôt leur avait semblé l’endroit idéal, la seule ouverture vers l’extérieur étant cette lucarne étroite et grillagée, qui paraissait si solide ! Mais question armes improvisées, le choix est limité. Lina s’imagine tenir un zombie à distance, armée d’un balai à chiottes… Elle en rirait presque si elle n’était pas si terrifiée.
Un instant elle envisage de repousser le lave-linge qui barricade la porte, et de s’enfuir à travers le sous-sol. Mais le souvenir de cet endroit glacé, sombre et plein de cachettes possibles la ramène à la raison. Adrian avait raison, la salle de bain reste plus sûre.
Lina tourne en rond dans le petit espace, évaluant ses possibilités. Shampooing, éponge, serviettes… Puis elle a une illumination. Elle hésite un moment à passer sous la lucarne d’où le grattement s’est fait encore plus acharné, puis prenant une profonde inspiration, elle traverse l’espace et s’agenouille près de la cuvette. Les vis de la lunette des toilettes ne sont pas trop serrées, elle parvient à dévisser les deux fixations et à retirer la lunette. Lourde, plate, encombrante, elle fera une bien piètre arme et difficile à manier, mais à défaut d’autre chose…

La jeune femme retraverse la pièce courbée en deux, sa trouvaille serrée contre elle, et regagne son recoin. Adrian, dépêche-toi…

 

Partie 2