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Carnet de route Chroniques

Zombicide Park – Partie 1

Péter et Stéven étaient en train de manipuler un membre reconstitué de bipède manifestement en putréfaction. En agissant sur les nerfs encore visibles de cette charogne trouvée dans un bac à sable d’une maternelle de la 3ème rue, ils arrivaient à reproduire des mouvements saccadés d’un véritable être humain.

Stéven : Tu sais quoi, Péter ? Ca fait bien…rof … 3 semaines que j’ai pas mangé de Liche Lorraine.

Péter : On dit une Ouiche Lorraine, Stéven .

Stéven : Une Ouiche Lorraine ? T’es sûr ? Parce que depuis l’invasion, je crois qu’on dit Liche Lorraine.

Péter : C’est encore un coup de ces salops du marketing. Peuvent pas s’empêcher de mettre des noms de morts partout, maintenant.

Stéven : C’est pas faux…

Péter tourne la tête vers Stéven. Puis replonge corps et âme dans les clichés de son microscope atomique.

Puis après quelques secondes de longue réflexion Péter sans quitter ses objectifs à quelques centaines de milliers de dollars pièce : C’est Marketing que t’as pas compris ?

Bref tout allait pour le mieux chez Jean Claude et Fils, seule et unique entreprise pharmaceutique à avoir survécu à la Terreur du Virus dans le New Jersey…

Zombicide

Pendant ce temps à Vera Cruz… Gros plan sur un téléphone fixe analogique qu’on décroche à la volée, celui avec le truc qui tourne là. Le plan s’élargit sur un jeune d’une vingtaine d’années avec de grosses estafilades sur la joue droite.

Josh : Ouech ? Bien ou bien ?

Voix dans le téléphone mis en haut-parleur : Mr Josh ?

Josh : Lui-même, ma gueule. Fais vite, y a Pédro qui s’tente un cent mètre Canada Dry.(une boisson restée dans le 20ème siècle … avec le Brut de Pomme d’ailleurs… Une typicité de Véra Cruz)

Voix : Hum hum (toux génée). On m’a chargé de vous engager pour un contrat. Votre passé, votre expérience seraient des atouts majeurs pour la mise en place de notre parc à thème. Il vous serait expressément diligenté, un aéronef qui…

Josh : Popopopo… Tu t’calmes directe ma gueule et tu m’causes gentiment, t’as vu ?

Voix : Heu, oui pardonnez moi. Mon Boss souhaiterait vous engager pour un travail. Un travail très bien rémuné… Très bien payé.

Josh : AAAaaaaah bah là, t’vois, on commence à s’parler conv’nable. Combien ?

Voix gênée décidément : Droit au but… une centaine de milliers de dollars.

Josh : La vache !!! ‘l a la dalle ton keuhmé…C’est quoi l’adresse ?

Voix : Nous venons vous chercher

Josh : Tu passes me chéchère ? Trop bien, Quand ?

Voix : Dans 3 heures, si vous êtes d’accord…

Quelques secondes de flottement…

Josh : … Ah ouais carrément quoi !!! Ouais, Bah raboule toi avec la tune, man.

Josh se met à gueuler dans l’hacienda.

HEY !!! Chocho !! Fais péter les machettes, y a d’l’oseille qui tombe du ciel, ma caille !!!

Zombicide

Amy et Nick copulaient dans le salon. Selon certains bien-pensants, il fallait repeupler une Terre meurtrie dans sa chaire par son plus grand ennemi… la science.

Bon promis, un jour, on leur donnera quelques cours de sciences naturelles à ces deux là parce que ce n’est pas dans cette position que l’on fait des enfants.

Les convenances ? Nick et Amy les piétinaient à longueur de journée et ce n’est pas 10 relances des Laboratoires Jean Claude et Fils qui allaient soudainement circonvenir à la règle…

Aussi lorsque allongés l’un à coté de l’autre en fumant une cigarette salutaire, le facteur leur apporta une énième missive urgente/prioritaire/recommandée.

Nick sur un ton particulièrement appuyé : Commence à m’brouter sévère l’jonc avec leurs conneries, ces trous du cul !!!

Amy ne releva pas, elle abondait même : Qu’est c’qui nous veulent, en fait. Z’en ont pas marre de nous harceler comme ça, là ?

Nick : Ch’ais pas mais ça va pas durer cent sept ans, c’est moi qui t’le dit…

Et c’est vrai qu’il ne fallait pas trop lui taquiner les côtes au père Nick.

Amy : Tu t’rends compte que ça fait maintenant plus de 2 ans que nous en avons fini avec ces … zombis … moches… belliqueux et pourris. ( oui c’était pas vraiment les termes utilisés par Amy mais nos pauvres et chastes amis lecteurs n’auraient pas apprécié cette abondance de poésie )

On sentait qu’elle avait encore du mal. Ses cauchemars parlaient pour elle, remarquez. La nuit était synonyme de repos pour le commun des survivants. Pas pour elle. Elle revivait, ressassait chaque instant, chaque perte, chaque malheur pour se réveiller tremblante et fiévreuse.

Son addiction au sexe n’avait jamais cessé depuis…

Toc toc Toc !!! POLICE !!! Ouvrez.

Même pas le temps de remettre un slibard que la porte volait déjà en éclat. Merde mon flingue songea Nick sous le fauteuil du canapé… Baisé comme un bleu.

Une, deux, puis dix armes pointaient la tête des deux héros d’antan… Mais, là, fallait se rendre à l’évidence ça sentait l’poney shetland.

Une piqure ? C’est bien une piqure que j’ai senti ?

Mais que … C’est quoi ces… Oula ça tourne…

Nick : J’vais.. vous..

défon..
cer…
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Carnet de route Ravage

Revue de presse : Ravage #74

Quel dommage ! Oui, quel dommage ! Pour un petit retard de publication de 6 jours, la preview de Toxic City Mall de Ravage bascule du dossier à effet bombe au simple rappel de ce qu’on voit fleurir tous les jours sur le Facebook de Guillotine Games.

Pourtant les pages 24 à 27 du magazine ne déméritent pas, bien au contraire. Léonidas Vesperini a le talent de nous résumer les règles que nous connaissons maintenant, en bon français, clair et limpide. Ravage nous détaille également un peu plus le groupe des 4 nouveaux survivants, avec un exemple et une explication d’une compétence pour chacun d’eux, et confirme que Derek est bien le second participant à 2000$ du Kickstarter avec Raoul.

Avec le rappel des règles des Zombivants, nous gagnons une petite explication de comment ont été convertis les fiches des survivants en zombivants ce qui nous permettra de préparer les versions zombivants de nos propres survivants.
La description du mode Ultrarouge ne nous apprends rien de plus que ce qui était déjà connu, notamment grâce au scenario C7 : 300, par contre la présentation et la description de nouvelles armes comme le Pa’s Pistol ou Betty (que l’on avait aperçu dans le visuel des armes ultrarouge) est alléchant de bourrinage.

Le passage sur les nouvelles dalles et les nouveaux pions laisse supposer que la traduction de Rubble sera éboulis et non pas décombres comme je l’avais traduit. D’ailleurs l’article n’utilise que des termes français pour toutes les descriptions de compétences, mais rien n’indique que ce soit réellement toutes les traductions officielles. (Surtout quand on sait que GG fournit à CMON un texte en français et qu’Edge traduit en VF la traduction VO de CMON.)

Léonidas Vespirini conclu l’article sur un fond très enthousiaste en lâchant l’information essentielle de l’article : la sortie officielle de TCM serait pour Avril/Mai et la campagne kickstarter pour fin Février. Cette dernière information ayant tout juste été démentie par GG sur Facebook, on est en droit d’y croire pour le tout début de Mars.

Le reste de l’article contient 4 encarts ainsi que quelques illustrations inédites très intéressantes comme une carte Zombie toxique ou la carte Equipement Doug’s Dream.

Les encarts décrivent, dans l’ordre, le contenu en figurines/cartes/dalles/pions de TCM, le processus de création de Raoul et Derek, un rappel du contenu du set #1 La Marche des Morts et une invitation à commander les versions Zombicide de Dave, Nick et El Cholo a travers leur opération spéciale.

Copyrigth Ravage
Copyrigth Ravage

Page 56-57, on retrouvera en bonus un nouveau scenario exclusif, et un rappel des règles du mode Ultrarouge.

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Carnet de route Rapports

2013-02-08 : C2 – Le Siège

C2 : On a réussi à échapper aux zombies, mais ils sont toujours sur nos traces. Du coup, on s’est dirigé vers les quartiers huppés. Les riches furent les premiers à fuir, grâce à leur pognon. J’ai mené les survivants dans la maison d’un célèbre dentiste chez qui je m’étais rendu une fois ou deux. Ça me ferait presque marrer aujourd’hui de me dire qu’à l’époque, j’avais peur… peur d’avoir mal !

J’avais raison : l’endroit à l’air vide. On a dressé un camp vite fait, mais je crois qu’on ne va pas trop avoir le temps de se poser. ILS arrivent. On peut déjà les entendre. Nous devons les repousser avant de pouvoir prendre du repos. Un bref repos si nous réussissons, un repos éternel si nous échouons.

 

21h49 : Le siège s’organise très vite, et la chance est avec nous. Dès les premiers instants, El Cholo trouve une lampe torche, que nous nous faisons passer à tour de rôle pour optimiser les recherches. Le dentiste devait avoir de la famille militaire/bucheron, car en moins de 10 minutes, c’est une tronçonneuse, un fusil à pompe et un fusil à canon scié que nous trouvons. 21h49

22h06 : Claudia est aux anges quand Nick lui offre la tronçonneuse, tout comme Ivy quand l’ancien flic lui tend un canon scié. Ce Nick sait vraiment comment plaire aux femmes du groupe. Mais on a pas le temps pour ce genre de réjouissance, 4 zombies ont percé les défenses Nord de la maison. Le stress nous rend maladroit, et il nous faut bien plus de tirs que nécessaire pour descendre les morts-vivants. Trop sûre d’elle, Claudia est resté seule dans la salle de réunion avec sa tronçonneuse, elle n’a pas vu arriver ce runner qui lui arrache le pack d’eau qu’elle vient de trouver en la blessant. Rien de trop grave encore, mais la suite s’annonce plus corsée, un éléphant semble lâché dans un magasin de porcelaine. Un éléphant.. ou une abomination ?22h06

22h13 : On se regroupe pour faire face au danger, on sait que face au monstre nous n’avons aucune chance, même si Nick nous affirme qu’il pourrait le contenir. El Cholo et Ivy ont trouvé des bouteilles vides un peu plus tôt, si seulement on trouvait aussi du carburant !22h13

22h19 : Le cœur de la maison est superbement bien protégé, le groupe est soudé et efficace, mais nous sommes très.. trop vite encerclé, j’ai peur que nous soyons vite dépassé par les événements.22h19

22h29 : On se défend comme on peut. Armé de 2 fusils à canon scié, Ivy est notre solution de nettoyage la plus efficace. Avec tout ce monde, ces râles, ces grognements, ces membres qui frottent contre les murs, le stress est encore monté d’un niveau dans le groupe. Mais ça nous rend plus vigilants, plus efficace.22h29

22h30 : Pris en sandwich par une abomination est 2 runners, le groupe s’en sort néanmoins sans trop de dégâts. Nick encaisse sans bronché la charge de l’abomination venant de la pièce voisine alors qu’El Cholo stoppe net la course d’un runner, brisant au passage son masque de hockey qui lui donnait tant de style.22h30

22h36 : Soudain une légère vague d’espoir envahit le groupe, les forces combinées de chacun ont véritablement permis un grand nettoyage et déjà on sent la pression retomber. Armée de ses armes à feu, Ivy est un vrai génie de minutie, éliminant par poignée de 6 les zombies les plus dangereux, tandis que Claudia et El Cholo terminent les fattys à grand coup de tronçonneuse. Derrière Nick s’amuse, si l’abomination est impressionnante par sa taille, elle reste aussi stupide que les cousins de Ned22h36

22h42 : Le bruit s’est calmé dehors, on sait maintenant que la fin est proche, le quelques vagues de zombies restant ne devrait plus nous poser de problème. A l’intérieur par contre, c’est une vraie cacophonie de cris, de tirs et de moteur thermique.22h42

22h52 : Ces mangeurs de cervelles ne sont maintenant plus vraiment une menace, mais il y a toujours cette foutue abomination, et toujours pas de carburant. Ivy et El Cholo reprennent les recherches de plus belle, mais des zombies cachés dans les placards les retardent, une fois de plus, c’est Nick qui se charge de détourner l’attention de l’abo !22h52

23h00 : Enfin ! C’est Claudia qui a trouvé du carburant planqué dans la salle d’attente du dentiste. On se regroupe tous avec elle et un rapide échange avec Ivy lui permet de fabriquer notre Saint Graal du moment : un cocktail Molotov ! L’abomination n’en a plus que pour quelques secondes.23h00

23h05 : La maison est enfin nettoyée, nous y passerons le reste de la nuit pour nous reposer, mais demain nous devrons nous trouver un endroit un peu plus calme.23h05

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Carnet de route Rapports

2013-01-27 : C6 – Raccourcis

C6 : On roulait pour rentrer à la maison, peinards, la musique à fond. Phil connaissait bien la route, il avait déjà patrouillé dans le coin il y a quelques jours de ça. Du coup, personne ne faisait vraiment gaffe. Phil pila soudainement : il y avait quelque chose au milieu de la route…

16h25 : Phil descendit de la voiture, Amy prenant sa place au volant pendant que Nick essayait de réconforter Ivy à l’arrière ; devant, El Cholo n’avait d’yeux que pour ses machettes qu’il était en train d’aiguiser.
16h25

16h27 : Phil fonça enquêter sur l’état des poteaux électriques qui barraient la route pendant que le reste de l’équipe prenait la ruelle adjacente à bord de la voiture. Armée de son pied de biche, Ivy profita du freinage en dérapage contrôlé d’Amy pour ouvrir la porte du bâtiment au sud est.
16h26

16h29 : L’intérieur de ce qui semblait être un restaurant à l’abandon était déjà infesté de zombies, il n’en fallait pas plus pour que Nick sorte son pistolet et vide son chargeur sur tout ce qui bougeait dans la première salle, les festivités démarraient et les survivants ne voulaient pas finir en amuses bouches.
16h29

16h31 : Le bruit combiné de la porte fracassée et des détonations de Nick avait attiré tous les zombies du bâtiment vers l’entrée où El Cholo les attendait de pieds fermes, machettes dégainées.
16h31

16h34 : Secondé par Ivy et Amy, le trio ne fit qu’un bouchée des quelques mort-vivants qui avaient osé les défier.
16h34

16h44 : Se faufilant comme elle le pouvait, Amy réussi à récupérer la tronçonneuse oubliée dans le fond de la réserve. La voie allait bientôt pouvoir être libérée.
16h44

16h46 : C’est peut être l’instinct de Nick qui l’attira dans la ruelle du fond, ou bien simplement la malchance, mais l’ancien flic hurla à s’en faire crever les poumons quand une abomination déboula.
16h46

16h57 : Prenant ses jambes à son cou, Nick couru trouver refuge dans le restaurant alors qu’Amy commençait à tronçonner le premier poteau électrique. Mais le chaos généralisé commençait à gagner la ruelle si calme quelques minutes plutôt, et voilà que des zombies jaillissaient maintenant hors des plaques d’égouts.
16h57

17h07 : Encerclée, Ivy avait du mal à contenir les zombies qui affluaient du bout de la ruelle, mais elle pouvait compter sur Nick, qui encaissait tant bien que mal les coups portés par l’abomination qui ne lâchait rien. Devant, Amy et Phil s’échangeait la tronçonneuse pour dégager la voie avec plus d’efficacité, pendant qu’El Cholo les couvrait, alternant coups de machette et coup de fusil à canon scié.
17h07

17h15 : Les balles fusaient, la tronçonneuse hurlait, mais moins qu’Amy qui se jeta soudain dans la mêlée, comme prise de frénésie, découpant les marcheurs d’outre tombe comme la trancheuse découpe le jambon.
17h15

17h24 : Amy découpait, et la tronçonneuse vrombissait, rien de pouvait plus les arrêter, en l’espace de quelques secondes, avec la chance de son coté, elles avaient vidé la moitié de la rue de ses infestés.
17h24

17h33 : Libérés de cette pression, les survivants allaient pouvoir mieux s’organiser. Nick décida d’attirer l’abomination avec lui, puisqu’elle n’avait aucun de ses camarades en ligne de vue. Ainsi dégagée, les filles allaient pouvoir récupérer la voiture.
17h33

17h45 : Il ne leur suffit après que de quelques minutes, prise au piège dans le bâtiment, l’abomination ne pu suivre Nick qui s’engouffra dans la voiture alors qu’Amy la redémarrait. Phil et El Cholo avaient déjà dégagé la route et Ivy aurait tôt fait de les rattraper.
17h45

17h46 : Après 80 minutes d’enfer, tout le monde était sauf, il était temps de souffler.
Conclusion

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Carnet de route Tutoriels

Réaliser sa propre fiche de survivant

Pour réaliser sa propre fiche de survivant Zombicide, il vous faut tout d’abord une fiche de personnage à imprimer, comme celle que vous retrouverez dans la section PERSONNAGES du site, ou générée avec notre générateur de fiches de personnage en ligne.

Ensuite il faut avoir à votre disposition les outils suivant :

  • 2 feuilles de papier A4 imprimable,  minimum 160g/m² blanc  (pour solidifier la fiche)
  • ou 1 feuille de papier A4 de 320g/m² imprimable si vous avez.
  • un tapis de découpe
  • une règle de coupe

Si vous n’êtes pas équipé de ce genre d’outils, une règle, un cutter et un bout de carton plat feront l’affaire.

Les outils

Commencez par imprimer la fiche de personnage choisie sur votre feuille de papier en respectant le format des fiches classiques, soit 210 x 120mm. Centrez l’image à l’impression pour faciliter la découpe. Puis collez la feuille imprimée à la deuxième feuille pour solidifier la fiche. Laissez sécher sous un tas de gros livres pour garder la fiche bien plate.

Largeur FicheLongueur Fiche

 Découpez maintenant soigneusement votre fiche à l’aide de vos outils.

La découpe

Votre fiche est maintenant terminée et prête à l’emploi pour une destruction massive et immédiate de zombies !Résultat

Pour augmenter la durée de vie de vos fiches vous pouvez ensuite également les plastifier.

iches plastifées

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Carnet de route Chroniques

Après, partie 1

lectures

 

Un bref silence, puis le grattement reprend. Insistant, régulier, comme… mécanique. Recroquevillée dans le coin le plus éloigné de la fenêtre, Lina frissonne. Elle resserre les pants de son manteau déchiré contre ses genoux, et soupire profondément. Un centième regard vers l’écran de son portable lui apprend qu’Adrian n’a toujours pas tenté de la joindre. Parti depuis ce qui lui semble des heures, le jeune garçon n’a peut-être pas pu trouver d’aide. Peut-être même… Non ! Lina ferme les yeux et serre les poings contre ses paupières. Ne pas imaginer le pire, ne pas laisser ses pensées angoissées effilocher le peu de courage qu’il lui reste. Adrian est rusé, rapide et habitué à la vie dans la rue. Il sait être prudent, il… n’a que quatorze ans. Et Dieu seul sait combien de ces choses parcourent les rues de la ville abandonnée.

En à peine quelques jours, la ville entière et ses environs ont cessé de respirer. Heure après heure, les habitants ont évacué, emportant avec eux le peu de choses qu’ils pouvaient transporter. Les rues encombrées de véhicules abandonnés semblent n’attendre qu’un signal pour revenir à la vie. Même les pillards ont fini par partir. Les vitrines brisées des commerces s’ouvrent sur des espaces saccagés, des étagères renversées, et une odeur, une odeur si nauséabonde que Lina ne se souvient pas d’en avoir connu de telle avant. Une seule espèce se réjouit de son nouvel environnement.
Les rats, par milliers, ont envahi la ville, sortant comme par magie de tous les recoins.
Avant, Lina adorait les rats. Elle en avait même eu un à quinze ans, un joli rat blanc qu’elle avait en quelque sorte imposé à ses parents, avec sa cage immense et tous ses accessoires.
Avant, elle trouvait si jolies leurs petites pattes roses, et leurs attitudes. Elle adorait regarder Archimède grignoter une graine, assis sur ses pattes arrières comme un petit écureuil.

Le son cristallin de son portable la sort brusquement de ses pensées. Réglé au minimum pour éviter d’attirer l’attention, l’appareil n’émet qu’un faible son, mais Lina sursaute et regarde avidement l’écran.

« J ARIV AI TROUVE 2 L AIDE TIEN BON LINA !! »

Les battements affolés de son cœur peinent à ralentir, et pourtant le soulagement l’envahit. Adrian n’est pas… Il va bien, il a toujours son portable et il a trouvé de l’aide !
Un craquement sec du côté de la fenêtre relance la course effrénée dans sa poitrine. Le chambranle commence à céder, du plâtre tombe par petits morceaux sur le lavabo en dessous. Se redressant d’un bond, Lina cherche du regard une arme pour se défendre. La salle de bain où ils s’étaient réfugiés plusieurs heures plus tôt leur avait semblé l’endroit idéal, la seule ouverture vers l’extérieur étant cette lucarne étroite et grillagée, qui paraissait si solide ! Mais question armes improvisées, le choix est limité. Lina s’imagine tenir un zombie à distance, armée d’un balai à chiottes… Elle en rirait presque si elle n’était pas si terrifiée.
Un instant elle envisage de repousser le lave-linge qui barricade la porte, et de s’enfuir à travers le sous-sol. Mais le souvenir de cet endroit glacé, sombre et plein de cachettes possibles la ramène à la raison. Adrian avait raison, la salle de bain reste plus sûre.
Lina tourne en rond dans le petit espace, évaluant ses possibilités. Shampooing, éponge, serviettes… Puis elle a une illumination. Elle hésite un moment à passer sous la lucarne d’où le grattement s’est fait encore plus acharné, puis prenant une profonde inspiration, elle traverse l’espace et s’agenouille près de la cuvette. Les vis de la lunette des toilettes ne sont pas trop serrées, elle parvient à dévisser les deux fixations et à retirer la lunette. Lourde, plate, encombrante, elle fera une bien piètre arme et difficile à manier, mais à défaut d’autre chose…

La jeune femme retraverse la pièce courbée en deux, sa trouvaille serrée contre elle, et regagne son recoin. Adrian, dépêche-toi…

 

Partie 2