Évidemment que vous pouvez aller boire, je ne suis pas un monstre. Mais je vous préviens, l’histoire n’est pas finie, et je ne veux pas vous entendre demander d’aller pisser après. Vous trouverez des bouteilles d’eau dans la réserve au fond du bunker.
ET RAPPORTEZ M’EN UNE !
Merci… Bon, j’en étais où ?
Une nouvelle détonation retentit.
Mindy avait immédiatement renversé les 2 étagères de ce qui était notre principale pièce à vivre pour faire une espèce de barricade de fortune. Aidée par Karen, elles empilaient ce qu’elles pouvaient pour nous offrir la meilleure des protections possibles pendant que Jim relevait Andrew. L’armurier était encore un peu sous le choc, mais nous avions tout de suite su qu’il n’avait rien quand on l’entendit crier comme une fille. Une fois un peu plus en sécurité avec le reste du groupe, j’avais dû l’obliger à goûter son « sang » pour qu’il réalise qu’il n’avait pas été touché ; ce n’était qu’une bouteille de ketchup qui avait explosée contre sa poitrine. Malheureusement, ça n’avait pas pu détendre l’atmosphère, on ne savait toujours pas ce qui se passait réellement de l’autre côté du mur.
Nos agresseurs n’avaient franchi ni le pas de la porte qu’ils avaient fait sauter, ni la brèche dans le mur Sud qu’ils venaient de percer. Je ne voyais plus leurs pointeurs laser, mais les crachotements de leur système radio trahissaient leur présence en amont dans les couloirs. Depuis plusieurs mois, des rumeurs circulaient dans la rue, à propos de disparitions inexpliquées dans des zones a priori sécurisées. Au départ, forcément, personne n’y avait vraiment prêté attention, et qui pourrait nous en blâmer ? Dans un monde où 90% de la population avait été changé en monstre cannibale, la disparition de certaines poches de résistance n’avait rien de surprenant. Et pourtant, des bruits d’hélicoptères auraient été entendus, alors qu’aucun appareil de ce type ne volait plus depuis les Évènements, ou encore, des Hummers auraient été aperçus se frayant un chemin à travers des routes encombrées, sans aucun respect de la principale des règles de survie : le silence.
Alors bien sûr qu’il y avait des morts-vivants partout quand quelqu’un partait en reconnaissance dans ces zones, mais je défie quiconque de mener une investigation sérieuse avec des zombies au cul. La rumeur avait enflée jusqu’à devenir un fait réel : des gens disparaissaient et ce n’était pas la faute des zombies, c’était l’œuvre d’un groupe armé et véhiculé, mais personne n’était là pour en témoigner directement. De notre côté, nous n’étions pas trop sensibilisé au problème, jusqu’à ce qu’un groupe cibiste voisin ne réponde plus aux messages de Jim. La nuit de leur disparition, Karen aurait juré avoir vu un faisceau lumineux transpercer les nuages au-dessus de leur position. Depuis on changeait encore plus régulièrement de refuge pour éviter de se faire repérer, que ce soit par les morts ou par les vivants.
Ce nouveaux mode de vie eu des conséquences imprévues assez rapidement, après une rencontre un peu houleuse avec un autre groupe de Survivants, Mindy avait fait remarquer que tant que l’affaire ne serait pas résolue, il serait beaucoup plus compliqué d’accorder notre confiance aux autres vivants et réciproquement. Pourtant on en avait fait quelques belles rencontres avant ça, nous avions même cohabité un temps avec un autre groupe de Survivants, dont un impressionnant métalleux qui ne se séparait jamais de sa tronçonneuse, il lui avait même donné un nom, « Betsy » je crois. Toujours à glisser des insultes contre tout et tout le monde, je crois que le colosse ne laissait pas notre Karen indifférente, ni Jim d’ailleurs, qui aurait donné beaucoup pour l’affronter à la régulière sur un ring. Mais nos groupes avaient fini par être séparés suite à une tentative d’exploration d’une potentielle base militaire déguisée en centre commercial. On s’était réparti les zones à explorer et l’intervention inopinée d’une meute de chiens nous avait coupé toute chance de nous regrouper.
Une détonation perça brutalement le silence, faisant sursauter Karen au passage, puis les cliquetis caractéristiques d’armes automatiques sous silencieux se firent entendre. Mais les tirs ne semblaient pas cibler notre position, bien au contraire. L’intervention des inconnus armés avaient dû attirer une partie de la Horde environnante, Andrew avertit immédiatement Jim que ça pourrait être notre chance : fuir par le tunnel d’évacuation pendant que nos assaillants étaient occupés ailleurs, même si ça voulait dire qu’il fallait encore abandonner une planque, et une super en plus. Le tunnel d’évacuation était un accès de maintenance qui donnait directement dans les canaux des égouts de la ville. Habituellement, ces canaux pouvaient littéralement grouiller de morts-vivants, mais au moins avec eux, on savait à quoi s’en tenir. Les filles dégagèrent l’accès qu’elles avaient camouflé quand on s’était installé, Andrew quant à lui était parti faire l’inventaire de ce qu’il jugeait bon d’emporter pour optimiser nos chances en bas, moi, je me dirigeais vers la source des tirs.
Je m’étais placé sur les bords de la brèche, Jim me faisant face au niveau de la porte, on surveillait les accès à l’aide d’anciens rétroviseurs de voiture. Les rafales s’éloignant, on voulait être sûr de pouvoir réagir en cas de retour des inconnus dans le couloir. Notre armurier était satisfait de son inspection et les filles nous informèrent que le passage était ouvert juste quand j’aperçus dans mon miroir une silhouette débarquer. C’était un homme, lourdement équipé, casque, masque et combinaison anthracite, arme épaulée, il semblait fouiller les lieux avec son viseur laser. Andrew aurait probablement pu identifier le modèle, moi je ne reconnus qu’une arme automatique, peut être un fusil d’assaut, mais sans grande conviction, et ce logo sur le casque, j’étais sûr de l’avoir déjà vu avant. Mais je n’avais pas le temps de trop y réfléchir, Jim donnait le signal, il fallait partir, MAINTENANT !
Tout le groupe se précipita dans le tunnel, Andrew fermant la marche pour en piéger l’accès derrière nous.
Clic !
Y a un gros bug: je clique sur la « partie 3 », et rien ne se passe!!
^^
Ca y est, c’est réparé.
ouf. (pas trop tôt)
heu, et la suite? 😛